ATELIER D'ECRITURE "JOUER AVEC LES MOTS"

Quelques mots sur le groupe
Bien que réunis par leur attachement aux mots et aux textes, lus ou écrits, les participants à ce groupe n'ont pas la prétention de devenir écrivains. A partir d’une proposition, chacun rédige son texte sur place.
Leur lecture, lecture partagée, étonne par la diversité qu’elle déploie autour d’un même thème avec parfois la surprise de remonter des pépites enterrées par l’oubli. La multiplication des points de vue dessine le portrait d’une époque.
Informations pratiques
Les animateurs de ce groupe sont Claire-Marie Agnus et Marie-Claude Layre
Contacts mails : claire-marie.agnus@laposte.net et marieclaude.layre@gmail.com
Retrouvez les prochaines dates en page d'accueil du site, rubrique "agenda".
A lire ci-dessous, un entretien avec Claire-Marie Agnus.
- Entretien avec Claire-Marie Agnus
Atelier « Jouer avec les mots »
Entretien avec Claire-Marie Agnus
Comment avez-vous découvert l’existence de OLD’UP ?
Par une rencontre chez des amis communs avec Martine Gruère, actuelle vice-présidente de l’association, que je connaissais déjà depuis les conférences de l’Ecole des Parents. Martine m’a parlé de OLD’UP avec beaucoup d’enthousiasme, ce qui m’a donné envie. C’était en 2018. J’étais assez occupée à l’époque. Je travaillais encore comme orthophoniste pour le Centre National de Ressources Handicaps Rares, j’animais des ateliers philo, j’étais aussi bénévole dans une association qui reçoit des adultes souffrant d’autisme… Je n’avais donc pas trop de temps, mais je suis allée visiter le site internet de OLD’UP. J’ai découvert que l’association proposait un atelier d’écriture, animé par Bernadette Aumont. Je me suis inscrite et c’est comme ça que j’ai débuté à OLD’UP.
Comment est né l’atelier « Jouer avec les mots » que vous animez ?
J’ai participé à l’atelier de Bernadette Aumont pendant 2 ou 3 ans et ça m’a beaucoup plu… Quand Bernadette s’est sentie fatiguée (elle avait bien dépassé les 90 ans), elle a cherché quelqu’un pour prendre sa suite et elle m’a proposé. Cela s’est fait comme ça, un peu par hasard. Je suis devenue animatrice en 2022… La transition s’est faite en douceur, peu à peu Bernadette a complètement cessé de venir. Au début, j’animais seule. Puis j’ai compris qu’à OLD’UP, on fonctionne généralement en binôme, ce qui est une très bonne chose, surtout à nos âges ! Marie-Claude Layre, qui avait intégré le groupe récemment, s’est proposée et voilà. Le groupe s’est pas mal renouvelé à ce moment-là. Des anciens, qui venaient du temps de Bernadette, il ne reste qu’une ou deux personnes. Les autres participants sont arrivés après. Le groupe se réunit chez Gilles et Nancy de la Perrière. C’est Gilles qui participe. Nancy est tout de même venue quelquefois, avant sa mort. Je l’y encourageais, même si elle avait peur de gêner.
Comment se passe l’atelier ?
Je n’avais pas d’idée précise au départ. Je me suis laissé conduire par le groupe. Ce qui m’intéresse, c’est la question de la transmission. De l’autobiographie en vue d’une transmission. C’est dans cette direction que nous sommes allés naturellement. A chaque séance, j’arrive avec une proposition de sujet et un texte en lien avec ce sujet. La proposition n’est jamais complètement aboutie, on la discute en groupe, on l’affine, on se l’approprie. Puis on se lance dans l’écriture. Par exemple, lors du dernier atelier, nous avons travaillé sur « Nous et la guerre ». Ma proposition de départ était beaucoup plus floue, ce sont les réactions de chacun qui ont permis de préciser les choses.
Le sujet du jour fixé, on se met à écrire, pendant environ 40 minutes. Ensuite, chacun lit ce qu’il a écrit. Et les autres réagissent. On discute. Parfois sur l’aspect littéraire, plus souvent sur le fond. C’est comme une conversation entre nous. Ceux qui le souhaitent prennent la parole. L’atelier dans son ensemble est une œuvre commune, qui se fabrique entre nous.
Quel est votre rôle ?
Je n’ai pas de rôle particulier. Je suis au même niveau que les autres. J’écris moi aussi – d’ailleurs, je n’écrirais pas la même chose si j’étais seule dans mon coin.
Je ne suis pas là pour donner quelque chose. Je suis là pour qu’on fabrique quelque chose ensemble, même si c’est moi qui donne l’impulsion de départ. Il y a comme une alchimie dans le groupe, quelque chose qui dépasse l’écriture qu’il serait difficile de définir précisément. Les participants, au nombre de dix, sont très attachés à ce rendez-vous mensuel, ils sont rarement absents et jamais sans une raison valable.
Comment fonctionne votre binôme ?
C’est plus souvent moi qui fais la proposition de départ. Mais parfois Marie-Claude me remplace et propose un sujet. J’aime bien l’effet de surprise : travailler sur un sujet que je ne connais pas à l’avance. Marie-Claude n’anime pas de la même façon que moi. Je dirais qu’elle est un peu plus dirigiste. Mais ce n’est pas grave, bien au contraire. C’est vraiment l’esprit OLD’UP, être ouvert aux manières de fonctionner des autres, ne pas rester figé sur un modèle tout fait. Je donne une couleur, Marie-Claude une autre, c’est comme ça et cela ne pose aucun problème !
Comment choisissez-vous vos sujets ?
Au fil de mes lectures, pendant les semaines qui précèdent la séance, je note des idées. J’en ai toujours un petit stock en réserve, dans lequel je puise en fonction aussi de l’actualité. Je choisis généralement des thèmes qui nous touchent. Parfois, c’est juste un mot : déménagement par exemple. Pour « nous et la guerre », certains ont parlé de la deuxième guerre mondiale, qu’ils ont vécue. D’autres de la guerre d’Algérie. Ou bien des guerres d’aujourd’hui. L’idée, c’est de raconter un morceau de notre vie, que l’on pourra transmettre. Aucun genre littéraire n’est imposé ni interdit, mais nous produisons généralement des écrits personnels. Parfois on part de souvenirs pour aller vers la fiction. Il y a quelques mois, nous avons accueilli une nouvelle participante, sans doute attirée par le libellé « jouer avec les mots », le côté autobiographique ne la tentait pas, elle n’a pas donné suite.
Pourquoi cet intitulé « jouer avec les mots » ?
Cet intitulé ne reflète pas le contenu de l’atelier. Il faudrait sans doute le changer. Nous y pensons. Mais ce sera une décision collégiale.
Avez-vous beaucoup de demandes ?
Nous avons malheureusement des demandes que nous ne pouvons pas satisfaire. Nous nous limitons à 10 inscrits : nous ne pourrions pas être plus nombreux, car il faut du temps pour lire les contributions de chacun, écouter, échanger… Quand une personne se présente car une place s’est libérée, elle est invitée à faire l’expérience d’une séance, ce qui permettra au groupe comme à elle-même de déterminer si elle y a sa place.
Cela nous ennuie toutefois de devoir éconduire des postulants. Nous envisageons de dédoubler le groupe, mais nous n’avons pas envie de nous séparer ! Ou bien de créer un second groupe qui, lui, porterait le titre « jouer avec les mots ». Mais je ne suis pas certaine d’avoir le temps… La réflexion suit son cours…
Quel est le devenir des écrits que vous produisez lors des ateliers ?
Nous n’écrivons pas du tout dans le but de publier. J’avais proposé il y a quelque temps de mettre en ligne certains de nos textes sur le site de OLD’UP. La proposition, discutée, n’a pas recueilli l’adhésion du groupe. Nous écrivons selon l’humeur de l’instant, nos écrits seraient différents si nous avions dans la tête l’idée de publier. Ce qui se dit, ce qui se fait, reste là. Bien entendu, chacun est libre de transmettre ses propres écrits à qui il le souhaite.
En dehors de cet atelier que vous animez, êtes-vous plus investie à OLD’UP ?
Beaucoup ! Depuis que je suis à la retraite, j’ai plus de temps. J’assiste aux réunions générales, aux réunions d’animateurs de groupes et d’ateliers, je participe au groupe sur les liens familiaux qui m’intéresse beaucoup, j’assiste aux « 5 à 7 ». Je vais aussi régulièrement « Chez Georges » : c’est très sympathique, on y rencontre toujours de nouvelles personnes. Après les réunions générales, je vais souvent déjeuner avec l’une ou l’autre. C’est formidable, à nos âges, de faire de nouvelles rencontres, de nouer des liens. D’ailleurs, l’écriture, c’est presque un prétexte, en tout cas un vecteur d’autre chose. Ce que nous vivons pendant l’atelier va bien au-delà.
Que pensez-vous de OLD’UP ?
Plus le temps passe, plus j’apprécie l’esprit OLD’UP. Je suis ravie d’avoir plus de temps pour m’engager plus. J’aime beaucoup la liberté que nous offre cette association. Chacun s’investit à la mesure qu’il souhaite. Nous apprenons à construire ensemble. Certains regrettent parfois que de nouveaux membres viennent juste en consommateurs. Et alors ? Pourquoi pas ? J’ai moi-même commencé comme ça, je me suis inscrite à un groupe qui m’intéressait. Et maintenant, je m’investis de plus en plus. Il faut laisser du temps au temps, la possibilité à chacun de participer comme il veut. L’engagement vient spontanément. Ou pas. Et c’est très bien comme ça !
avril 2025