OLD'UP EN BREF !

L'agenda de OLD'UP pour septembre-décembre 2023 est accessible en page d'accueil / agenda. Ou bien en cliquant ici ou .

Tous les mois, une nouvelle vidéo sur la chaîne YouTube de OLD'UP. C'est ici.

A lire, un témoignage sur la cohabitation intergénérationnelle. C'est ici.

 

LES CHRONIQUES ET BILLETS D'HUMEUR

Sont publiés ici les textes, chroniques et billets d’humeur que les membres de OLD’UP souhaitent partager. Humeur bonne, d’avenir, poétique, zoologique, réflexive, verte, joyeuse, vagabonde, légère, grave, philosophique, contemplative, chagrin, réjouie… tout est possible et tout est ouvert !

Si la plume vous démange, foncez et envoyez-nous vos textes : contact@oldup.fr

Nous retrouverons régulièrement deux chroniqueuses très oldupiennes. Martine Gruère, vice-présidente de OLD’UP, tient une chronique régulière dans le journal Notre Temps - Le Vieux est une personne – dans laquelle elle livre son humeur, ses emballements et ses agacements avec un objectif : partager ses découvertes peut-être éclairantes ou utiles à d’autres… Martine trouve ses ressources dans sa vie (longue et variée) professionnelle, familiale, associative, amicale… Agnès Lamoureux quant à elle est membre de OLD'UP. Et elle n'hésite pas à prendre sa plume, ou plutôt son clavier, pour dénoncer les petits travers de notre époque, les nouvelles modes, les situations absurdes et cocasses créées par un monde qui s'emballe...

Bonne lecture !

Juillet 2023
Trop c'est trop !
Martine Gruère
Parfois, au petit matin, il se confirme que la liste de ce que l'on doit faire est trop longue, beaucoup trop longue, car il y a aussi ce que l'on voudrait ou aimerait faire, ce dont on rêve, ce qui serait bien ou bon pour soi et pour les autres, le "rien" devenu précieux…
Et pourtant je suis "à la retraite!"
Nous les femmes - plus souvent que nos chers amis, les hommes - sommes prises dans un réseau de contraintes évidentes. [la suite sur le site du journal Notre Temps]

Juin 2023
A consommer sur place ou à emporter ?
Agnès Lamoureux
Un jour ou l’autre, on prend le train, pas le vieux tout moche, tout taché, relégué sur le Paris Lille parce que le trajet est court, non, le nouveau TGV , avec ses beaux sièges bleu azur et ses prises de courant , sa cabine Zen grand confort même en seconde, avec écran qui défie les kilomètres et le temps restant , encore deux heures douze avant l’arrivée, juste le temps d’un film sur tablette et d’un encas au wagon-bar, le bonheur .
A peine installée confortablement, la douce voix chantante du préposé de la voiture 4 susurre à votre oreille. On s'attend aux délices boissons chaudes et froides, plats mijotés ou simple sandwich, mais pas du tout, le préposé nous propose alors que midi vient de sonner et que notre estomac réclame, un défibrillateur en guise d’apéro. [pour lire la suite de cette chronique, c'est ici.]

Nous avons plus besoin de considération que de compassion
Martine Gruère
Dès les premiers jours de la pandémie -du dit COVID- nous avons appris, découvert que nous appartenions désormais -à partir de 65 ans- à la catégorie des "fragiles", des "vulnérables".  À soigner et protéger même si nous sommes en pleine forme!
Les statistiques sont impitoyables.
Le "Prenez soin de vous" est devenu l'au revoir et s'est peu à peu généralisé à toutes les générations.
Nous les vieux, les plus âgés, sommes les premiers concernés par ce regard attentionné, ce "care" qui connaît tant de succès et nous enferme dans une place forcément réduite. Une place qui au nom de la gentillesse, de l'attention généreuse ne prend en compte qu'une partie de nous. [la suite sur le site de Notre temps].

Mai 2023
Un billet de Maître Kong, à lire ci-dessous. Et un texte de Paule Giron qui remet les pendules à l'heure !

Grands-mères, réjouissez-vous !

Grand-mères : réjouissez-vous !

Une psy, nouvelle génération, vient justifier vos craintes ; vous qui n’avez pas apprécié «l’éducation positive» donnée à vos petits-enfants par vos enfants, adeptes eux-mêmes d’«il est interdit d’interdire». Combien de fois avez-vous eu de prises de bec avec vos enfants pour tenter de leur faire entendre que «créativité de l’enfant» n’a rien à voir avec «laisser-aller». Et que si les parents n’avaient plus le droit d’avoir tous les droits il leur restait encore un peu de jugeote pour s’en réserver quelques uns avant le naufrage absolu d’une génération !
Dans un livre libérateur, Caroline Goldman remet les pendules à l’heure. Non, tout n’est pas permis dans l’éducation d’un enfant, le non est aussi utile que le oui pour permettre de croître en douceur sans passer par l’hyper activité, l’hyper j’ai bien le droit, l’hyper colère que personne ne sait plus que contempler sans intervenir.
Nous, grands-parents, avons souvent fini par abdiquer nos remarques aux générations suivantes. On se tait. On laisse faire. On subit. On culpabilise à mort ou l’on se fâche mais personne n’osera dire non à l’enfant qui a pris les commandes.
Il était grand temps que cela s’arrête. Nous frisions l’absurde.
Le livre de Caroline Goldman «Etablir les limites éducatives (Dunod)» va sans doute faire grand bruit, sauf si nous lui préférons l’actuelle surdité générale. La faute à qui ?

Paule Giron

Méduses de rêve

Méduses de rêve

Le Vieux Kong, aujourd'hui, voit la vie en bleu.

Il la rêve parfois en double, comme si la cataracte opérée lui avait procuré une vision nouvelle, à la fois multicolore et incolore, brillante et floue.

Il se voit alors allongé au fond de l'eau, loin de ce monde, qui devient et qui rend fou.

Au-dessus de lui, la surface tapissée de méduses translucides tamise la lumière du soleil. Elles dérivent au gré des courants, se nourrissant surtout de plancton et de plastique.

Une aimable sirène le prévient d'un danger :

"- Une colonie de méduses-boites* s'approche. Méfie-toi de leurs longs cheveux. Dans chaque coupole, douze paires d'yeux balaient la sphère liquide qui l'entoure, en quête de nourriture pour son estomac exigeant. Quand elle l'aura détectée, elle s'en approchera, projetant des milliers de dards urticants et mortels.

Vieil homme, fais attention à ces grosses méduses qui passent : elles risquent de te paralyser et de te prendre la vie. Ces méduses-boites, ces "guêpes de mer", peuvent te tuer en quelques minutes. Surnommées "les mains de la mer", ce sont les filaments du destin qui se déploie et passe. Même si leur espèce existe depuis  500 millions d'années, elles ne vivent pas plus de 12 mois, avides de proies vivantes. Ces méduses sont les animaux les plus dangereux de la planète. Les requins du Groenland et les tortues-luths s'en nourrissent, pourtant, jusqu'à indigestion."

Il sait qu'il ne craint rien tant qu'il reste immobile, sage comme une image, sans consistance, sans existence. Son image étant fixe, presqu'effacée, son corps ne craint rien.

Après s'être éveillé, frais et dispos, mais plus vieux d'une nuit, il remercie  la gentille sirène qui a veillé sur lui.

 

PCC Claude Caillart, le 27 avril 2023

 

* Voir les vidéos du National Geographic Magazine sur Youtube,

Avril 2023
Paule Giron, suite. Quelque temps après son installation à Dinard, elle nous envoie une nouvelle lettre, La lettre de l'absente, à lire ci-dessous.

Lettre de l'absente

Merci à vous tous, de m'avoir témoigné tant de présence dans l'absence.
Encore que vous, vous étiez ensemble ; moi, seule avec ma nouvelle vie qui attend de ressembler à quelque chose, je nageais dans le pâté de l'inconnu, devant moi.
Certes, la Bretagne ; certes, les goélands ; certes, des lieux très civilisés où l'eau chaude coule à tous les robinets, assurant ton hygiène journalière.
Mais qui mettra un peu d'âme dans tous ces regards qui ont, eux aussi, tout perdu de l'avant ; mettant 2 heures à dégoter des piles pour assurer le changement d'heure, et dans les yeux desquels tu lis : qui es-tu toi qui vas faire la même démarche, ensemble, quitter l'avant pour rejoindre un après ?
Les premiers jours ont été durs - très durs - mes neurones ne suivaient pas. "Keep quiet ! ", répétait le fond de sagesse qui résiste aux pires enterrements !!! Certains tenaient le coup. D'autres attendaient un miracle. D'autres semblaient avoir définitivement paumé leurs neurones. Quitter - Partir - Mourir. Tout ça se ressemble. Se ressemble dans le rien.
Et puisque tu ne t'es pas sauvée le deuxième jour, parce que tu attends de voir où tu vas avec "ça", quelque chose prend forme et te souffle : continue pour voir où ça débouche. Et ça débouche, ô surprise, sur du connu : le deuxième jour, ce n’est pas le premier ; c'est sa suite, on n'en meurt pas !!!
Et ces regards perdus, qui reflétaient ton désarroi, deviennent amis, paumés mais amis ; on est là pour s'aimer si l'on veut faire société. Sinon, on arrête tout de suite. Je n'ai jamais tant aimé les autres que ces jours-là. Ils sont venus me dire : tu cherches un boucher pour tes repas du soir ? - il y en a un au bout de la rue ; tu cherches un super-fromage ? - il y en a un dans tous les coins du marché, et du meilleur. Tu cherches un sourire, ils n'attendaient que ça, un sourire, un prénom, un tutoiement, et le huitième jour, tu t'endors en douceur avec un grand sourire.
Parce que tu avais enfin compris qu'ils sont partout les autres, à Paris, à Dinard, et que ce que tu as pris pour une épreuve de séparation n'était qu'un passage à un élargissement. Sommes-nous couillons tout de même, ne jamais anticiper, ça aiderait ...
Je vous aime.
Paule

Mars 2023
Deux nouveaux billets de Maître Kong, à lire ci-dessous.

Goualante

Goualante

Le Vieux Kong, sur le rivage, regarde la terre.
Un menhir se dresse devant lui. Décapité par la foudre, il est maintenant retaillé pour prendre une forme humaine, face au large.
Sur la statue de pierre, un goéland vient de se poser, échappant à tous les dangers : les éoliennes et leurs pales meurtrières, la grippe aviaire, la pénurie de poissons et l'abondance de plastique.
Il pleurait, comme tout goéland qui s'exprime.
Il venait de la ville voisine, où il nichait sur les toits. S'y nourrir était facile : en descendant dans la rue, où les sacs-poubelles s'entassaient, encombrant les trottoirs. Prendre un sac au hasard, l'emporter dans les airs, le larguer en vol, ou le poser et le crever d'un coup de bec, et le garde-manger s'ouvrait, dégageant des odeurs entêtantes.
Les habitants appréciaient peu leur concours, et chassaient les oiseaux par tous les moyens ; des oiseaux de proie étaient lâchés sur eux; des haut-parleurs diffusaient des cris effrayants.
Les goélands étant une espèce protégée, ils étaient intouchables. Les hommes avaient imaginé de stériliser leurs œufs, les empêchant d'éclore.
Le Vieux Kong eut envie d'entendre chanter la triste goualante des goélands ; il écouta Damia sur Youtube :
"- Ne tuez pas le goéland / qui plane sur le flot hurlant / ou qui l'effleure / car c'est l'âme d'un
matelot / qui plane au dessus d'un tombeau / et pleure, pleure ..."
Avant de décoller pour aller planer, l'oiseau fut invité à un dernier repas d'adieu, où le Vieux Sage partagea son ordinaire et ses restes. L'estomac plein, le goéland s'envola vers son destin, au large.
Alors que les résidents empilaient les sacs dans les rues, les touristes en faisaient le tour, et les grévistes parcouraient la grève.

Pour Maitre Kong, et PCC - mars 2023

Un baleineau sort de la Rance

Un baleineau sort de la Rance *

 

Maître Kong s'était endormi, accablé.

Quand il se réveilla, il lut quelques bonnes nouvelles.

D'abord, dans l'horreur des décombres, en Syrie et en Turquie, après les chocs, les ruptures et les failles de la croûte terrestre, des enfants avaient survécu. D'autres y avaient même vu le jour sous les gravats. Ensuite, la solidarité humaine se mobilisait, laborieusement, pour venir en aide aux sinistrés.

Enfin, proche de chez nous, il apprenait qu'un baleineau, égaré dans la Rance, allait être conduit au large. Il naviguait actuellement dans l'estuaire, remontant jusqu'à 10 kilomètres dans les terres. Comment sauver ce bébé rorqual, déjà grand pour son âge inconnu : 7 mètres et plus !

La Préfecture Maritime avait envoyé ses gendarmes, et l'association Al Lark ses bénévoles.

Sans délai, Maître Kong rejoignit le barrage sur la Rance, entre Dinard et Saint-Malo.

Il y rencontra les gendarmes qui verbalisaient, les bénévoles  qui chevauchaient leurs embarcations pneumatiques, accompagnant et protégeant le gros bébé.

Les techniciens de l'usine marémotrice avaient arrêté toute production d'énergie électrique, et ouvert en grand les vannes de libre accès à la mer.

Sur le barrage, les enfants des écoles venaient saluer l'événement. La télévision locale diffusait les images et le son du souffle animal. Les journalistes dictaient leurs commentaires, éclairant les témoignages.

Avisant Maître Kong et ses tongs hors saison, ils lui tendirent le micro.

Et Maître Kong parla :

"- La baleine va passer. Vers l'ailleurs d'où elle est venue, quand la marée l'y ramènera."

Pour les journalistes, l'événement était clos.

Pour les bénévoles, l'accompagnement continuait : vers le large, loin des côtes polluées par l'homme.

Maître Kong rejoignit son rivage personnel, en imaginant l'avenir du baleineau. 

Il s'endormit en remâchant son inquiétude. Allait-il éviter les sacs et les billes de plastique ?   

 

Pour Maître Kong - CC - Février 2023

 

*Taper "Baleine Rance", puis "Le Monde", pour avoir l'image et le son.

Février 2023
Un billet rédigé par Claude Caillart, avec la complicité de OLD'UP Marseille. Et un nouveau billet de Maître Kong. A lire ci-dessous !

Du nombril, signature de l'humanité

Du nombril, signature de l'humanité

Dans le cadre de OLD'UP Marseille, Bruno VIARD anime un atelier, où le groupe travaille sur les fondamentaux de notre culture, à travers notre littérature, et nos "humanités".

Dans son blog passionnant, vous pouvez trouver une chronique sur le nombril, signature de l'humanité.

Je cite, avec l'autorisation de l'auteur :

"Le nombril symbolise à juste titre l'individualisme puisque le cordon a été coupé mais il est aussi la signature de l'espèce. Tout homme qui possède un nombril est empêché de dire qu'il s'est fait lui-même. Les organes sexuels disent la même chose dans leur merveilleuse complémentarité que l'ébénisterie reproduit quand elle assemble deux pièces par tenon et mortaise. On prête deux étymologies au mot sexe, couper de secare et accompagner de sequor. Ces étymologies sont pertinentes toutes les deux. L'androgyne a bel et bien été divisé mais il est clair que l'autonomie libidinale est impossible : chaque sexe est destiné à l'autre. On n'offensera pas les homosexuels en rappelant cette structure élémentaire de la reproduction.

Deux choses résultent de cette observation.

1) Les individus sont bel et bien coupés les uns des autres, autocentrés sur le fonctionnement de leurs sensations, de leur affectivité et de leur rationalité. L'humanité n'est donc pas un corps fluide comme l'eau : elle est douée d'une importante granulométrie car chacun est à soi le centre du monde. Le défaut du totalitarisme et de l'oublier.

2) Mais la personne est loin d'être indépendante et autonome pour autant. C'est comme si une certaine partie de chaque être était réservée pour le partage et l'échange avec autrui. L'individu est donc mal nommé, il est en fait divisé en deux parties, l'une qui lui appartient en propre, l'autre qui appartient à l'humanité. L'économie est mal inspirée de l'oublier."

 

Si d'aucuns veulent bloguer avec l'auteur, ou pour en savoir plus, consultez brunoviard.fr

Kong était songeur

Kong était songeur.

Du rivage, il regardait la mer, et les débris qui l'envahissaient peu à peu.
Quelque part au large de la Caroline du Sud, un ballon chinois venait d'être abattu dans l'Océan Atlantique, et les Américains en ramassait les débris. D'autres ballons récupéraient des informations,  au gré des vents .
C'était aussi la coque d'un porte-avions, qu'on sabordait au large du Brésil. Le vieux Foch venait de sombrer, bourré d'amiante. Il avait perdu son nom pour devenir une épave, dont personne ne voulait plus, pas même les Turcs. Fallait-il s'inquiéter ? Par 5000 mètres, de fond, allait-il se faire oublier ?
Dans ces profondeurs désolées, qui irait désormais visiter cette épave engloutie ? Des bactéries devenant mollusques, des mollusques devenant crustacés, des crustacés devenant mammifères, dans quelques milliards d'années. Des cachalots, alors, éviteront cette masse métallique éventrée, et des calmars géants viendront s'y reproduire, à l'abri du pont d'envol de cette masse métallique.
Sur nos côtes, de joyeux pinnipèdes continueront à batifoler ; phoques moines dans leurs grottes ; otaries dans un cirque, qui  joueront au ballon devant des enfants ébahis.
Et sur les plages, nous récolterons à la pelle des perles de plastique, échappées de containers éventrés, non identifiés. Nous mangerons des coquillages bivalves, en espérant qu'ils savent filtrer ces perles.
Les perles naturelles grossiront dans les huîtres. Les Perles de Vénus, en zircon authentique, produites en Auvergne, seront disponibles sur internet. Le collier Marie-Antoinette, en perles sphériques d'Australie, sera facturé 68500 euros. Mais la livraison sera gratuite.  
Restant en Australie, le Vieux Kong pense  aux malheureux kangourous, et aux wombats à nez poilu, fuyant les incendies de forêt pour se faire écraser par les automobiles.
Notre sphère terrestre devient bizarre. Elle incite au sommeil, mais amène des cauchemars.

Pour Maitre Kong - Février 2023

Janvier 2023
Paule Giron, auteure de plusieurs ouvrages et membre historique de OLD'UP, quitte Paris pour la Bretagne. Elle a écrit un texte que nous vous proposons de découvrir ci-dessous.

Créer un nouvel humanisme

A tous  les membres de OLD’UP
Ceci n’est pas un adieu mais un "au revoir", et bonne route à vous, et bonne route à moi.
Nous resterons en contact parce que nous avons  encore beaucoup à faire et particulièrement passer à la seconde partie du programme de OLD’UP : la première fut de dire haut et fort que les Vieux existaient et entendaient le faire savoir. C’est en cours et continuons sur cette bonne voie. La seconde est de créer ce que Jean-Daniel Remond appelle un nouvel humanisme qui a, pour exister, besoin de toutes les bonnes volontés.
Un nouvel humanisme ? Quoi encore ? Eh bien convenir qu’ils sont très gentils les papys et les mamies gâteau, conseil, les vieux qui se réchauffent à la vitalité des jeunes. Bien gentille la jolie image de la famille revue et adaptée à chaque génération, non qu’elle soit devenue caduque (la chaleur, on en a tous besoin) mais singulièrement insuffisante à définir des vieux qui ont, et c’est nouveau, un beaucoup plus long parcours que leurs aînés et une nouvelle utilité.
J’ai été frappée récemment par une question d’un membre de OLD’UP qui demandait : « Que dire à un enfant qui pose des questions sur la mort ? ».
Si les Vieux n’ont pas de réponse à donner à l’enfant, quelle qu’elle soit, c’est que OLD’UP a négligé de travailler sur le thème de la mort ou pas assez.
Pas très marrant, direz-vous !
N’empêche que si un enfant ne peut pas poser une telle question à un vieux entièrement concerné par le sujet, c’est que quelque chose cloche dans son évolution de vieux. La mort, ça le concerne plus qu’un jeune, que je sache. Éviter ce thème, c’est se laisser en friche et l’enfant aussi, dans un déni pour l ‘une et une question ouverte sans réponse pour l’autre.
Nous ne nous posons pas assez la question : Qu’avons-nous à transmettre qui soit spécifique de notre âge et peut intéresser les plus jeunes ? Pas nos douleurs d’arthrose tout de même ! Mais peut-être plutôt le regard paisible d’un vieillard sur sa propre évolution qui n’est ni bien ni mal, qui est tout simplement, et permet ainsi au plus jeune d’assurer son propre parcours sans en dramatiser le cours.
La question n’est pas la transmission mais la qualité de la transmission, le message inclus dans l’information dont le plus jeune fera ou ne fera pas son miel selon que ça lui « parle » ou pas.
Des questions comme celle-là, j’en relève plein au cours de mon parcours et par exemple, pour aider à l’avènement d’un nouvel humanisme, pourquoi pas un atelier ou l’on nous rappellerait que l’inégalité des relations, entre celui qui sait et celui qui ne sait pas, n’est plus au goût du jour mais où parents et enfants, s’élèvent ensemble, un jour tu sais, un jour je sais, parfois personne ne sait. Fini l’éducateur et l’éduqué, vivre et échanger ensemble, c’est le nouveau mot d’ordre.
Ce serait sympathique par exemple de lire un bouquin dont le sujet serait « Voilà ce que mes enfant m’ont appris et que je ne savais pas ».
Bref, ce que je souhaite pour OLD’UP c’est bien sûr de se réjouir du travail obtenu mais de ne surtout pas s’y installer. Continuer de devenir, toujours plus, être une génération vraiment innovante et qui puisse aider ce monde en… transformation chaotique.
Paris, le 26 janvier 2023     

 

 

 

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