TÉMOIGNAGES DE PARTICIPANTS
Les membres de OLD’UP s’expriment à propos de leur vie quotidienne, de leurs ressentis, leurs émotions.
Ils renforcent le sentiment d'être aptes utiles, présents et actifs dans la société et se donnent les moyens de se faire entendre dans le respect de leurs choix, propositions, remarques propres.
Des groupes de parole ou ateliers aux thèmes variés ont ainsi été mis en place et se renouvellent au gré des souhaits et propositions de tous. Participer à un ou plusieurs groupes s’avère constructif et utile pour tous ceux qui s’engagent dans ces rencontres.
Ils peuvent aussi choisir de se former pour agir dans une action citoyenne telle que devenir « Représentant d’usagers » dans le secteur des établissements sanitaires et / ou de s’informer et réfléchir sur l’actualité, la culture. Ils s’ouvrent sur le monde, s’intéressent par exemple à l’Union Européenne.
Des participants témoignent de cette expérience. N'hésitez pas à le faire aussi, écrivez-nous, vous serez publiés !
CE QU'ON Y ENTEND...
" Un consentement à la Vie dans la douceur"
« Le temps est insaisissable et pourtant il nous accompagne. Il passe vite ou lentement, il est le compagnon de tous les jours ».
« Il s’agit de NOTRE vie, avec ses caractéristiques propres. Comment les qualifier et comment “faire avec” dans tous les domaines qui nous concernent : notre personne, notre entourage, le cadre de vie qui s’impose à nous aujourd’hui.... ».
« Le goût de vivre ne va pas de soi ; nous nous interrogerons comment peut se fabriquer en nous cette alchimie, ce regard positif sur la vie, malgré l’existence du mal dans le monde et en chacun de nous ».
« Partons à la découverte des dernières actualités - films, expositions, spectacles, concerts – donnons-nous envie de sortir, d’encourager des rencontres et des initiatives… ».
« Jouer avec les mots, entendre de loin leur sonorité, goûter les styles, trouver le sien en se lançant au fil de la plume toujours plus alerte. Des textes qui, lus à haute voix, prennent un relief inattendu...»
" Vieillir, c'est difficile... Changer de vie, c'est difficile... Comment vivre ces suite d'étapes".
ILS / ELLES TÉMOIGNENT...
Témoignage de Louis : Ce qui me vient à l'esprit sur mon intégration dans un groupe
Pour me faire une idée des groupes de paroles à OLD’UP, je suis allé dans le groupe " Vivre ma réalité " puis " Le sens de ma vie".
Dans le premier, animé par Nancy de La Perrière, j'étais le seul homme ce qui ne m'a d'ailleurs posé aucun problème. Je me suis senti bien intégré dès le début.
Dans le deuxième, animé par Marie-Thérèse Lunven, le sexe féminin était nettement majoritaire mais nous étions plusieurs hommes ; intégration également très rapide et sans problème.
Je suis resté dans ces 2 groupes. Les sujets abordés, les débats, les exposés personnels sont très intéressants et enrichissants. On sent que de nombreuses personnes ont surmonté de graves problèmes et pour beaucoup OLD’UP les a aidées. On ressent une sorte de fraternité, une bonne intelligence dans les groupes. La parole est libre, respectueuse des idées différentes et ce qui est dit ne sortant pas du groupe, la parole est libérée.
Je me sens si bien dans ces 2 groupes que je ne change pas la deuxième année. Actuellement je n'ai pas le temps pour m'inscrire à un 3ème groupe. Je changerai peut-être l'an prochain pour voir autre chose.
Témoignage d'André
Ce que nous perdons en fraicheur nous le regagnons en saumure" selon Obaldia . Nous parlons de nos jours et de nos nuits .De nos grandes misères et de nos petits bobos. Nous avons confronté nos fatigues et nos oublis, nos espoirs et nos craintes mais nous avons aussi constaté que le pire n'est pas toujours au rendez-vous, que nos petits défauts nous donnent parfois d'agréables satisfactions et que les réflexions de chacun profitent à tous .
Nous avons aussi pris acte des difficultés de beaucoup d'entre nous depuis l'accès au contenu des nouveaux emballages hermétiques des produits alimentaires, ménagers ou médicaux en passant par les chemises imboutonables, les pantalons taille basse, l'absence de vespasiennes ou toilettes publiques permettant de soulager les prostates fatiguées jusqu'à l'absence de possibilités de crédit pour les retraités ou le temps mis au dépannage des ascenseurs .La liste pourrait être très longue ,nous sommes les oubliés de la société .
A "Vieillir..." nos ambitions pour la rentrée septembre 2018 : nous adresser très largement à notre génération : la plupart d'entre nous ont abandonné le tricot et la belotte pour se retrouver sur internet. Nous sommes de plus en plus nombreux à vouloir dire notre mot sur ce qui nous concerne. A OLD'UP nous voulons faire tous nos efforts afin de participer à cette mutation ,mais aussi pointer ce qui pour nous (mais pas seulement pour nous) représente des obstacles au quotidien.
Témoignage de Paule : Rester dans le mouvement…
Au commencement, on y vient juste pour voir. C’est quoi exactement ce OLD’UP ? Encore un truc pour occuper les vieillards que nous sommes ou que nous allons devenir ? On va y trouver un atelier bridge, un atelier scrabble, un atelier macramé ou peinture sur soie peut-être ?...
Et puis…stupeur ! Sous ces accueillantes têtes blanches, on trouve des neurones qui carburent. Cela commence à devenir intéressant. En fait, on y venait surtout pour rencontrer d’autres vieux, pour rompre une solitude de plus en plus évidente, pour rester dans le mouvement, en somme. Et voilà que des ateliers divers nous proposent de réfléchir sur le temps, la mort, la relation aux autres, le couple, les grands enfants partis, mariés et revenus avec des petits et même pour les plus âgés des petits de petits…
Un atelier pour les « Octos + », un autre pour les septuagénaires. Pourquoi ? Parce qu’à soixante-dix ans, on appréhende pas du tout le vieillesse comme à quatre-vingts ans. Il ne faut pas tout mélanger. Un atelier nous fait plancher sur le « sens de la vie ». Un autre nous initie à la méditation. Un énième propose de lire et commenter ce qui sort de meilleur en librairie. Et pour ceux qui n’aiment pas trop l’introspection un atelier « Europe », un autre « actualités culturelles » permet de rester dans le mouvement de la vie. « Mais, c’est trop ! », diront ceux qui, découvrant le programme, se sentent déjà très fatigués. Erreur ! D’abord on ne va pas à tous les ateliers, on choisit selon ses goûts et le temps dont on dispose. Ensuite et c’est là le qu’OLD’UP est surprenant, cette joyeuse vitalité que l’on y trouve nous fait, au cours du temps, oublier de plus en plus la solitude et nos petites misères habituelles.
C’est probablement le miracle d’OLD’UP, personne n’y parle de ses bobos, de sa dernière visite chez le médecin et de ses mauvaises jambes. Ils finiront par avoir des ailes, les participants. Tout simplement parce que la réflexion, l’introspection les font sortir d’eux mêmes. L’esprit, en constant questionnement, allège le corps au lieu de l’alourdir. Ne pas s’y tromper : OLD’UP n’est pas là pour nous « occuper la tête » avec des solutions ou théories toutes faites. Nous sommes invités à créer nous mêmes notre espace, notre propre temps, personne ne réfléchit pour nous, c’est nous qui évoluons tranquillement, rencontre après rencontre vers un « être soi-même » en communication constante avec d’autres. Les neurologues conseillent les mots croisés pour entretenir nos neurones, OLD’UP propose les « ressentis croisés », où la tête n’est pas seule requise mais aussi le cœur.
Ici à OLD’UP, nous ne rencontrons pas des morts en sursis mais des vivants, bien présents qui se débrouillent, malgré leurs gros ou petits handicaps pour que la vie soit devant et pas derrière – nous ne sommes pas des « has been » à distraire mais des sujets bien vivants qui sont bien loin d’avoir dit leur dernier mot. « A nous deux, la vieillesse ! » Pas question de la refuser, ce serait une grave erreur d’aiguillage de vouloir jouer les prolongations, mais inventons une nouvelle vieillesse, plus gaie, plus ouverte, amicale et intelligente. Notre génération commence à fabriquer de plus en plus de centenaires. C’est le moment de revoir l’image que l’on a des vieux, que les actifs remplissent leur tâche « d’Homo Economicus » et que les vieux remplissent la leur d’ « Homo Humanicus ». Sur notre tombe seulement, nos descendants auront le droit de nous nommer « has been ». Avant, c’est interdit !
C’est un vrai bonheur de voir un ou une arrivante ne pas desserrer les dents pendant un bon trimestre et puis, soudain, se réchauffer, oser exprimer son ressenti dans une joyeuse convivialité. « Moi, disait un jour une participante, je n’ai plus jamais de déprime depuis que je viens à OLD’UP. Je trouve ici tout ce qu’il faut pour surmonter la solitude, la perte des amis de mon âge. Et tout ce qu’il faut pour alimenter ma réflexion. » Si l’on demandait aux participants pourquoi ça marche si bien ici, il y a de bonnes chances qu’ils répondent qu’à OLD’UP, ils sont traités comme des sujets en chemin et non comme des objets à distraire. C’est le challenge que s’était donné les fondateurs. Pari gagné OLD’UP !
Et puis … et puis, nous sommes sensés n’avoir aucun avenir, nous sommes sensés vivre en sursis jusqu’à la mort. Et voilà que cette morne hypothèse s’estompe avec le temps et fait place à une envie de vivre le plus pleinement possible. Il nous reste peu de temps ? Raison de plus pour commencer tout de suite à vivre.